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Si pour bon nombre de théoriciens le Kaba serait né en Afrique de l’Ouest, d’autres soutiennent qu’il serait apparu dans la région du Littoral pour la première fois.
Avec l´arrivée des missionnaires, les Duala et plus généralement les Sawa connurent une période de renouvellement culturel vu que ceux-ci abhorraient des pratiques locales.
Au regard de la jalousie des épouses des colons face aux gracieuses jeunes filles nubiles se mouvant peu couvertes devant eux, créant de l’embarras tellement perceptible, il ne fallut pas longtemps pour qu´il soit “inculqué” aux femmes de la côte que « seule une tenue décente plairait au Seigneur ».
C’est ainsi que celles-ci se voient imposer à se vêtir d´une couverture rugueuse qu´elles appelleront en leur dialecte «KABA», une déformation du mot anglais «COVER» signifiant «couverture». Ce grand sac avec des ouvertures pour la tête et les bras fût le premier vêtement indigène, développé sous l´influence des Européens.
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Le Kaba Ngondo tel qu’on le connaît
Ayant appris les arts ménagers et la couture sous la férule de Hélène Saker, c´est au début du 20ème siècle alors que la mode victorienne battait son plein (grandes jupes sous des corsages à même le corps) que les autochtones commencèrent à créer, tailler et coudre leurs propres «couvertures». La coquetterie féminine fit le reste et peu à peu elles mirent en pratique leur sens du goût et du style en transformant le sac difforme originel en un vêtement Sawa authentique et sophistiqué.
Dans «Le Paradis Tabou», Valère Epée l’historien explique qu´il existe plusieurs types de Kaba à savoir:
– le kaba de cérémonie «mindènè»
– le kaba élégant «mukuku»
– le kaba de maison «misodi»
Il est rapporté qu´au milieu des années 1940, seules les femmes âgées portaient des Kabas, non seulement en signe de maturité mais aussi de prestige, car il fallait beaucoup d’argent pour se procurer autant de tissu.
Par la suite, l’acquisition du tissu étant devenue plus accessible à tous, les familles et les communautés font produire des étoffes portant l´emblème de leur regroupement en signe d´appartenance à une famille, un village, ou une région.
Ceci explique par exemple pourquoi le Kaba des Bonamikengué a des fourmis comme motif, celui des Bonadoumbè a une houe et des feuilles de manioc tandis que celui des Bassa du Wouri porte les noms des 23 villages qui forment le dit canton.
Au fil des années donc, il ya eu une explosion des barrières régionales, culturelles, linguistiques, sociales et géographiques du Kaba qui n´a pas toujours eu la notoriété dont il jouit aujourd´hui car porté depuis les origines pour des assises traditionnelles d’où le nom KABA NGONDO.
En effet, les deux décennies qui ont suivi l´indépendance du Cameroun étaient plutôt sombres pour le Kaba qui s´est vu relégué au fond des placards, porté juste pour les travaux ménagers, les enterrements et destiné aux grand-mères, les jeunes le trouvant disgracieux.
Le Kaba se modernise
Dans les annees 1980, les tailleurs exerçant dans les marchés renversent la tendance créant ainsi le Mini-Kaba, caracterisé par des manches courtes ou mi-longues et de longueur mi-mollet.
Dans les années 1990, les stylistes exploitent cette tendance lucrative, la camerounaise Ly Dumas étant la plus prisée car elle utilisait des tissus comme le Ndop (tissu de la region de l’Ouest camerounais) et était la première à exporter notre vêtement national. Autres créateurs de renommée internationale tels que Paco Rabanne, Parfait Behen, Caroline Barla (et sa fameuse collection révolutionnaire de kabas en jean sous le label Caramelle), Rodrigue Tchatcho et Christalix ont été subjugués par l´originalité du kaba qu´ils ont présenté sous plusieurs modèles haute couture.
Le festival annuel Lambo la tiki permet à des jeunes créateurs de relooker à chaque édition le Kaba Ngondo classique le rendant ainsi une tenue appropriée pour toutes les occasions.
Comment bien porter son Kaba
L´ensemble complet consiste du Kaba, d’un jupon ou d’un pèti (une espèce de nuisette), très souvent utilisé pour atténuer la transparence du Kaba, un foulard volumineux couvrant les oreilles, et une écharpe élégamment jetée sur l’épaule gauche.
Le sac, les chaussures et bijoux sont portés ou pas selon si l’occasion est à titre traditionnel ou non.
La «couverture» du 19ème siècle a fait du chemin et fait désormais partie de notre patrimoine national. Bien qu’il reste un vêtement traditionnel pour les peuples côtiés, les Sawa, il est aujoud’hui porté par toutes les Camerounaises.
Autres sources: reportage CRTV
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Bien résumé Mme, merci de penser a faire un thread sur le sanja aussi
Evidemment