Entre Camerounais et Français, lorsqu’il est question d’expressions familières et informelles, il peut parfois se créer un malentendu, voire une contrariété. Voici quelques exemples d’expressions anodines et innocentes utilisées par les Camers, qui peuvent malheureusement offenser nos amis francophones à tort.
Tu as bandé ?
Au Cameroun, le terme “bander” est employé exclusivement pour décrire l’action d’appliquer un bandage ou une compresse. En France, bien que cette signification soit moins répandue, l’expression est davantage utilisée pour décrire une érection.
Ne me doigte pas !
Chez les francophones, qu’ils soient au Cameroun ou en France, l’expression “doigter quelqu’un” est utilisée pour décrire la stimulation des parties intimes féminines. Cependant, chez les Lions Indomptables, cette expression a une signification tout à fait différente et se réfère simplement à l’action de pointer quelqu’un du doigt.
Torche ici s’il te plaît
Une autre utilisation du mot “torcher” dans ce magnifique pays d’Afrique centrale est de pointer sa torche ou de diriger son faisceau lumineux vers un endroit précis. Cette signification n’a rien à voir avec l’action de nettoyer son popotin, comme on le comprend généralement dans la francophonie.
Il m’a souillé !
Cette phrase peut être interprétée de manière lourde de sens, car en hexagone, elle est fréquemment associée à une agression sexuelle, voire un viol. Cependant, dans mon bled, son sens est beaucoup plus léger, parce qu’il exprime juste l’idée d’être embarrassé ou d’avoir honte. Ainsi, “il m’a souillé” signifie en réalité “il m’a embarrassé” ou “il m’a fait honte”.
Ma femme est grosse.
De moins en moins utilisé en France, il convient de préciser que cette expression, chez moi, n’est ni une insulte ni un acte de mépris, mais plutôt un moyen de signifier qu’une femme est enceinte.
C’est la magie condom !
Cette expression est utilisée pour exprimer l’étonnement (positif ou négatif), une satisfaction extrême ou une déception extrême. Cela n’a absolument rien à voir avec les préservatifs, comme le pourrait penser n’importe quel francophone.
Il est un noyeur.
En camfranglais, “un noyeur” désigne quelqu’un qui, intentionnellement ou non, empêche une autre personne de réaliser quelque chose de bénéfique pour elle-même, alors que lui-même entreprend ladite chose. Ainsi, lorsque quelqu’un dit “tu me noies”, cela révèle une certaine forme de tromperie ou d’entrave, et n’a donc aucun lien avec une tentative de meurtre.
Coller la petite
L’acte de “coller” chez nous exprime le fait de danser collé-serré, avec une fille de dos, sur une piste de dance. Plus largement, cette expression représente également le fait de passer une agréable soirée dansante.
Oui non !
Lorsque vous posez une question à un Camerounais et qu’il répond par “oui non”, il ne cherche nullement à se moquer de vous. En réalité, l’usage de “non” à la fin de n’importe quelle phrase chez les Camers sert à renforcer l’évidence du contenu de la phrase. Ainsi, “oui non” équivaut à dire “bien sûr que oui” ou encore “évidemment”.
C’est la mort !
Lorsque quelque chose est incroyablement bon, excellent, voire parfait, les Camerounais utilisent l’expression “c’est la mort !” pour exprimer leur enthousiasme. Cela représente tout le contraire du sens original de cette phrase, puisqu’elle est utilisée pour signifier l’extrême satisfaction plutôt que la tristesse ou la fin.
J’espère que cet article a permis d’éclairer la francophonie sur les expressions spécifiques du Cameroun, et évitera aux Français d’être offensés par nos nuances linguistiques.
Merci à ma source principale