TAG your blessings Articles de A à Z,Vie et Chrétienté Le Féminisme, l’antithèse injustement désignée du Christianisme

Le Féminisme, l’antithèse injustement désignée du Christianisme

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Le Christianisme et le Féminisme tendent à être outrageusement antagonistes l’un envers l’autre, le premier étant associé à la tradition tandis que le second est associé au progressisme, et chacun d’eux s’observe avec une suspicion profonde.

La croyance chrétienne promeut l’amour et l’égalité, mais est pratiquée dans une société patriarcale. Et pour aggraver le tout, la Bible elle-même semble encourager cette souveraineté du genre masculin.

Peut-on donc concilier ces deux modes de vie ? Serait-ce hypocrite d’être à la fois féministe et chrétien ? Ou est-ce qu’un sexe doit absolument prendre l’ascendant sur l’autre ?

Lisez cet article en anglais ici.

C’est quoi le Féminisme?

féminisme

Le terme «féminisme» signifie différentes choses pour différentes personnes, et pour certains il s’agit en fait d’un terme générique désignant divers autres types de théories sociales. Donc, avant de continuer à explorer le Féminisme au regard du Christianisme, il est bon que nous définissions ce que le Féminisme signifie pour cet article.

Féminisme: Mouvement social ou politique qui soutient que les restrictions juridiques et sociales imposées aux femmes doivent être supprimées afin de parvenir à l’égalité des sexes dans tous les aspects de la vie publique et privée.

En d’autres termes – mis à part les attributs physiologiques – ce qu’un homme a, en termes d’opportunités, de chances, de respect, de propriétés, de positions, d’influence… une femme devrait l’avoir, dans la même mesure.

Pour certains, c’est une manière logique de penser alors que pour d’autres, c’est insensé, et cela, pour diverses raisons. Nous nous consacrerons uniquement à celles liées à la Bible et au lifestyle Chrétien.

D’autres définitions du Féminisme

Il existe d’autres définitions du Féminisme qu’il serait juste de mentionner afin d’avoir une bonne base de comparaison.

  • Le Féminisme est la supériorité des femmes sur les hommes et non l’égalité des sexes.
  • Le Féminisme est le culte du corps de la femme par-dessus et avant tout.

Alors que pour le premier groupe de personnes il ne s’agit que de boycott et d’insurrection, pour le deuxième groupe, c’est un moyen de céder librement à la promiscuité sexuelle, à l’avortement, à l’interdiction du lait maternel, etc.

Le Féminisme vu de la Bible

À première vue, il ne peut y avoir de livre plus misogyne que la Bible. Voici quelques-uns des rares points qui feront grimacer les lecteurs contemporains de la Bible (les féministes en particulier):

  • Les femmes étaient traitées comme des biens: Elles étaient changées d’hommes en hommes par leurs proches comme des présents (1 Samuel 17:25 and 25:44), ou afin de préserver les richesses familiales (Deutéronome 25:5).
  • Les femmes étaient des sous-êtres : Elles n’étaient jamais dénombrées lors des recensements (Exode 12:37, Nombres 1:2, Mathieu 14:21). Elles pouvaient hériter que si un homme ne pouvait pas (Nombres 27:8) et elles étaient données gratuitement pour être abusées sexuellement (Genèse 19:5-8, Juges 19:22-24).
  • L’adultère était un péché sexiste: En pratique, seules les femmes étaient condamnées pour l’adultère (Jean 8:3-5) violant Deutéronome 22:22 qui exigeait que l’homme et la femme soient punis au même titre. De plus, il y avait précisément un rituel dédié aux époux qui soupçonnaient leurs femmes mais pas l’inverse (Nombres 5:11-29).
  • Les femmes devaient se taire en présence d’hommes: elles n’étaient pas du tout autorisées à parler lors des rassemblements publics (1 Corinthiens 14:34-35).

Vu sous n’importe quel angle cela ne ressemble ni à de l’amour, ni à de la justice. Et Dieu dans tout ça ? N’est-il pas censé être un Dieu aimant, juste et impartial ? Cependant, il y a une chose à prendre en considération lors de la lecture de ces passages bibliques gênants.

La Bible en tant qu’œuvre littéraire

<<La Bible est écrite pour nous, mais Elle ne nous est pas adressée.>>

Tim Mackie

Il est important de ne pas confondre ce qui est dans la Bible avec ce que la Bible enseigne. La Bible a été inspirée par Dieu, oui, mais c’est une œuvre littéraire écrite par des humains.

Tout comme les anciens textes, contes ou fables grecs, égyptiens, chinois, et autres, sont étudiés aujourd’hui dans le contexte d’hier, cela devrait être pareil avec la Bible.

À travers des hommes aux capacités humaines, Dieu a prononcé des vérités divines. Puisque cette inspiration n’était pas une simple dictée, les Écritures portent à bien des égards les marques de leur paternité humaine, incluant ainsi des contextes sociaux historiques.

Dieu n’impose à personne d’être là où Il veut qu’ils soient. Il les rencontre là où ils sont et les conduit là où Il l’entend. Par conséquent, Dieu a dû travailler avec ce qu’Il avait à l’époque. Cela signifiait travailler avec les hommes disponibles, ainsi que leurs pratiques socioculturelles, qu’Il avait d’ailleurs commencé à modifier via la loi de Moïse, rendant le peuple d’Israël très différent des nations environnantes.

De plus, les hypothèses patriarcales sont intégrées à notre société et donc affectent la façon dont nous percevons les Écritures, mais lire la Bible avec plus de sensibilisation peut résoudre ce problème. Parfois, les chrétiens semblent vouloir lire la Bible verset après verset ou histoire après histoire, en voulant qu’une histoire ou un verset spécifique réponde à une question spécifique qu’ils peuvent avoir. Malheureusement, nous ne pouvons pas répondre à toutes les questions en recherchant des passages bibliques spécifiques. Nous devons nous référer à l’image que la Bible dépeint dans son ensemble.

Le pour et le contre du Féminisme depuis la Bible

Justifier d’être pour ou contre le féminisme, en utilisant mot pour mot les Écritures, est inadapté.

Nos perceptions modernes sont basées sur des concepts contemporains et n’ont aucun fondement dans la littérature ancienne. Les auteurs des livres de la Bible n’auraient eu aucune idée de ce que les lecteurs d’aujourd’hui entendraient par égalité des droits. Toutes les notions actuelles de droits auraient été un concept totalement étranger aux écrivains d’antan.

Mais puisque nous explorons le sujet, voici quelques points qui peuvent être soulevés lors d’un débat:

Contre le Féminisme

  • C’est une attaque contre l’ordre donné par Dieu. L’Homme est venu en premier. La Femme en deuxième lieu (Genèse 2:7 et 22).
  • Cela ne respecte pas le fondement de l’administration et l’autorité instauré par Dieu (1 Pierre 3:1, Éphésiens 5:22-24).
  • Les femmes sont censées suivre et non diriger (1 Timothée 2:12).
  • L’utilisation par la Bible de «fils» de Dieu et d’autres mots centrés sur le masculin est une preuve suffisante (Jean 1:12).

Pour le Féminisme

  • Quand Dieu créa Adam et Eve, Il les bénit tous les deux (Genèse 1:26-28).
  • Les premiers prédicateurs de l’Évangile étaient des femmes (Matthieu 28:1-8).
  • Jésus a prononça un jugement sur les hommes qui cherchaient à profiter des femmes (Luc 7:36-50, Jean 4:7-9 et 27).
  • Jésus considère collectivement l’Eglise comme une femme en l’appelant son épouse (Éphésiens 5:25).

Le Féminisme vu de l’Évangile

Dit simplement, la bonne nouvelle de l’Évangile est qu’à travers une seule personne, Jésus, nous tous – hommes et femmes compris – avons accès à l’amour de Dieu et à un avenir glorieux avec le Tout-Puissant.

L’Évangile ne distingue jamais les gens selon la race, l’âge, la citoyenneté et le statut social, encore moins selon leurs organes génitaux (Galates 3:28). Aux yeux de Dieu, nous sommes tous un et aimés à part égale. Les sexes sont différents, oui, mais sont valorisés pareillement.

Autant qu’un homme le souhaite, il ne pourra jamais donner naissance à un enfant. Une distinction claire entre les sexes est explorée dans la Genèse avec leurs différents rôles de cultivateur et d’aide (Genèse 2:5 et 18), mais tous deux visant la même chose au final, qui est l’amour et la bienveillance dans une relation harmonieuse.

Jésus qui est le maître ultime s’est souvent comporté comme l’esclave ultime. Il dirigeait en servant les autres (Mathieu 20:28), parce qu’Il savait aimer, et Il se soumettait à Dieu, parce qu’Il savait qu’il était aimé (Jean 15:9).

De la même façon, l’homme appelé à « diriger » est appelé à servir et non à la dictature tyrannique (Colossiens 3:19) et la femme appelée à « se soumettre » est appelée à servir et non à la souffrance silencieuse (Colossiens 3:18). Par conséquent, les rôles qui semblaient clairement distingués, ne le sont plus dans une relation d’amour (Éphésiens 5:21-33). Aujourd’hui, où les hommes ne sont plus les seuls pourvoyeurs dans la plupart des ménages, les différences entre les sexes ne devraient pas empêcher un homme ni une femme de « diriger » et de « se soumettre » simultanément (Éphésiens 5:21).

femme

Dieu a pris plaisir à faire les hommes et les femmes, et de les faire travailler en équipe plutôt que d’être en compétition. De la même manière qu’il est agréable à Dieu de voir des gens avec des habiletés et des capacités différentes, différents dans leur éducation et leurs antécédents, différents dans leurs opinions et leurs points de vue… juste des personnes différentes mais unis ensemble (Psaumes 133: 1). Parce que «différent» ne rime pas forcément avec «meilleur».

La complémentarité est donc importante dans notre monde. La plus petite pièce d’un puzzle laisse ce puzzle incomplet si elle est absente. Ainsi, Dieu travaille à travers le plus grand et le plus petit d’entre nous pour tous nous tirer vers le haut (Proverbes 27:17).

La quête de pouvoir qui a emporté Lucifer est peut-être la même qui alimente les problèmes d’inégalité entre les sexes aujourd’hui, que ce soit les hommes supplantant les femmes ou les femmes supplantant les hommes. Il y a plus qu’assez de place et d’occasions pour nous tous de dévoiler notre potentiel le plus élevé et de vivre le dessein et les plans pour lesquels Dieu nous a créés. La fierté, l’ego, les insécurités et l’égoïsme sont ce qui pousse certains à rabaisser les autres, créant une animosité entre les sexes et entre les gens en général. Ce n’était certainement pas l’intention de Dieu pour le monde.

Alors, il est inadapté de dire que Dieu est pour ou contre le Féminisme, simplement parce que Dieu est pour tout le monde. Il l’est également pour les personnes que nous haïssons (1 Samuel 16:7). Tout autre évangile, faits divers ou théorie qui loue une personne ou un groupe de personnes au-dessus des autres, n’est absolument pas de Dieu.

Réconcilier le Féminisme et Christianisme

En Français, je cite "Le Féminisme et le Christianisme oeuvre pour un même but -- l'éradication du système d'oppression ainsi que l'égalité et la liberté de tous, indépendemment de leur genre. Je ne vois pas d'opposition entre les deux conceptes et je pense que la vraie chrétienneté devrait avoir le féminisme comme standard morale"
En Français, je cite “Le Féminisme et le Christianisme œuvre pour un même but — l’éradication du système d’oppression ainsi que l’égalité et la liberté de tous, indépendemment de leur genre. Je ne vois pas d’opposition entre les deux conceptes et je pense que la vraie chrétienneté devrait avoir le féminisme comme standard morale”

Alors que la Bible hébraïque est souvent citée pour justifier le patriarcat et la misogynie, une grande partie de celle-ci est en fait centrée sur la réforme de systèmes injustes (Voir Lévitique). Aussi, historiquement, le féminisme était un mouvement chrétien commencé au début des années 1900 (une liste d’auteurs se trouve à la fin pour une lecture plus approfondie).

Le droit d’être traité comme un être humain définit le Féminisme – tel que défini précédemment – et le Christianisme de la même manière (Jean 8:1-11). Ils ont tous deux des objectifs similaires:

  • Ils nous demandent tous deux de mettre moins l’accent sur le monde charnel et nos enveloppes de chair et plus sur le traitement de chaque personne avec respect et valeur sans égard à son statut dans la société humaine.
  • Tous deux demandent aux hommes de cesser d’essayer de se conformer à un modèle masculin d’agression, de domination et de conquête sexuelle et de trouver la vraie force dans le fait d’être patient et attentionné.
  • Ils demandent tous les deux aux femmes d’assumer la responsabilité du monde qui les entoure et de ne pas se concentrer uniquement sur le bonheur de leur famille.
  • Ils demandent tous deux que nous examinions continuellement comment nous traitons les personnes défavorisées dans nos communautés. Ne pas viser à élever les plus grands d’entre nous, mais à quel point nous pouvons aider ceux qui sont dans le besoin.
  • Ils ont tous deux à cœur de décourager une culture de consommation excessive d’alcool et les mentalités qui vont avec.
  • Tous deux reconnaissent les émotions puissantes liées au sexe et insistent sur des garanties contre l’exploitation sexuelle, rejettant donc l’attitude selon laquelle le sexe est un plaisir sans signification (dans le Christianisme, c’est l’institution formelle du mariage, et dans le Féminisme, c’est l’exigence d’un consentement sobre et explicite).

En résumé

toutes pour une, une pour toutes

Certaines cultures chrétiennes ont vu la montée du Féminisme comme une menace pour la stabilité du mariage et de la famille, sapant le modèle des hommes en tant que chefs de famille. Ces cultures chrétiennes ont renforcé et protégé les violences domestiques, entravé l’éducation des femmes et le développement de leurs carrières, et tolèrent la promiscuité masculine tout en se concentrant avec zèle sur la régulation du comportement sexuel féminin et en étant obsédé par la virginité féminine.

Certaines cultures féministes ont vu le christianisme comme une organisation injustement basée sur le patriarcat. Ces cultures féministes ont dévalorisé le mariage, sa signification et son importance, dévalorisé la fidélité sexuelle en renforçant la promiscuité féminine, dévalorisé le leadership masculin dans son contexte chrétien et dévalorisé le caractère sacré du corps de la femme.

Les deux parties se sont davantage concentrées sur les zones de conflit que sur les zones d’entente. Menant à toujours plus de conflits qui sont maintenant exposés lors de débats et de campagnes politiques divisant une grande nation comme les États-Unis d’Amérique par exemple.

Mais avec une vision égalitaire du monde, et quel que soit le sexe, on peut être à la fois féministe et chrétien, car ne pas discriminer entre les personnes vu qu’on a tous été créés par Dieu est beau, que vous l’appeliez Féminisme ou Christianisme.


Vous pouvez trouver plus de littérature sur le Féminisme chrétien ci-dessous:


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