Après plusieurs semaines de recherche d’emploi, j’ai compris que les CV, les lettres de motivation et les entretiens d’embauche, surtout les entretiens d’embauche, s’apparentent plus à du spectacle qu’une discussion entre deux parties. Trouver du travail est un art en lui-même, combinant plusieurs disciplines telles que la rédaction, le marketing, la narration, la gestion du temps et de ses émotions, le mentalisme …
… si, si, le mentalisme.
Je peux le dire sans sourciller, la recherche d’emploi, c’est du boulot !
Pour réduire mon stress donc face à cette situation, je me changeais les idées en faisant autre chose qui me plaisait. Mais au fil du temps, ces autres activités commençaient à m’épuiser dès lors que je songeais seulement à elles, car je me rendais compte que mes passe-temps me prenaient tout autant de temps. Par exemple la rédaction de cet article m’a pris deux jours, un jour de relecture et deux de plus pour le traduire, sans oublier un dernier pour la relecture de la traduction.
Pourquoi ne puis-je pas claquer des doigts et avoir tout de fait ? Pourquoi bien faire les choses prend-il tant de temps et d’énergie ? Car en vérité j’aurai pu bâcler cet article, mais il serait mauvais, et donc, ce serait une véritable perte de temps pour moi et pour vous.
En me penchant véritablement sur la question et en scrutant diverses choses, j’ai effectivement découvert que rien ne vient sans effort, et même venant des plus talentueux d’entre nous. Surtout venant des plus talentueux d’entre nous. En effet, les plus doués dans un domaine prennent généralement plus de temps à la réalisation d’un projet que les moins doués. Donc oui, toutes activités que l’on souhaite bien faire nécessitent donc bien souvent du travail acharné.
Par conséquent, en ce moment, il n’y a pas d’endroit qui m’est plus agréable que mon lit. Je m’y couche, imaginant que le paradis sera mille fois meilleur que notre monde tel que nous le connaissons. Après tout, le mot travail vient de tripalium, un mot Latin désignant un instrument de torture…
Mais est-ce vrai ? Au paradis, allons-nous reprendre avec les anges des cantiques au Seigneur toute l’éternité durant et ne rien faire d’autre ? Parce que jusqu’à présent, le plus proche que nous ayons été des Cieux était le jardin d’Éden et travailler faisait déjà partie de leur quotidien (Genèse 2:15).
Alors que veut dire travailler ?
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Travailler
Compte tenu des nombreuses significations attribuées au mot “travail”, nous le définirons d’après Celui dont nous savons être la source de toute chose, l’ouvrier originel, Dieu, qui travailla six jours à tel point qu’Il dût se reposer le septième (Genèse 2: 2). De la Terre sans forme, chaotique et sombre, Il façonna un environnement propice à l’expansion de l’humanité. Il fit également le Ciel (Genèse 1:1), mais on ne nous dit pas ce qu’Il en a fait. Étant Sa demeure, peut-être que cela Lui convenait tel quel, mais en ce qui concernait la Terre, vide, ce n’était pas assez bien pour les Hommes (Genèse 1: 2) donc Il l’a polie. Par conséquent, dans son sens le plus large :
Travailler est tout ce que l’on fait qui donne ou ajoute de la valeur au néant ou au mélimélo.
Nous, l’image de Dieu (Genèse 1:26), tout comme pour Lui, travailler se fait par le raffinement du brut, et par l’apprivoisement du chaos.
Les différents types d’occupation
Le mot, Travail, dans nos Bibles vient du mot hébreu Avodah, qui lui, dans la Bible hébraïque est utilisé de trois manières, pour les trois raisons pour lesquelles nous nous engageons dans n’importe quel type de besogne :
1. Pour s’exprimer
C’est ce que nous appelons de l’Art. Nous travaillons ici pour partager nos idées, notre douleur, notre admiration, ou encore pour dénoncer une situation. Le but de ce type d’activité est de nous soulager. Faire de l’art est généralement agréable, mais ça demande du temps et des efforts.
L’art se décline sous toutes les formes possibles, y compris notre adoration envers l’Éternel. Certains d’entre nous l’exprime en jouant d’un instrument, d’autres le font sous formes de poèmes, etc. Il n’y a aucune limite !
Nous pouvons constater cet usage dans Exode 8: 1, dans lequel Avodah, est traduit en Adorer dans la version LSG.
2. Pour autrui
Servir. Bref, donner un coup de main. En gros, c’est tout ce que nous faisons pour le bien de quiconque sauf nous-mêmes, comme aider notre voisin à déménager, apprendre à notre grand-mère à utiliser son smartphone, faire du bénévolat pour des associations à but non lucratif, etc. Encore une fois, il n’y a pas de limite.
Dans Josué 24:15, Avodah est ainsi traduit en Servir.
3. Pour survivre
Pour un grand nombre de personnes, cela s’appelle avoir un emploi. Cette activité que nous faisons afin de nous assurer pour nous-mêmes et nos proches à manger, un toit au-dessus de nos têtes, des cadeaux de Noël et trop souvent aussi, une meilleure estime de soi. Mais avoir un emploi, est conditionné par qui nous sommes (nos études, notre ligné…), par où nous sommes (notre nationalité, notre lieu et pays de résidence…) et par nos croyances. Malheureusement, nous avons assimilé nos boulots respectifs à notre niveau de bonheur et l’absence d’un comme raison d’être abattu.
J’ai des pages de prières toutes dédiées à ma recherche d’emploi, comme si c’était la principale raison pour laquelle je vivais. Par conséquent, je ne peux pas nier que partager cet article avec vous m’aide à désapprendre cela.
C’est dans le Psaume 104 :23 qu’Avodah est traduit en Travail.
Le bonheur n’est pas une quête, c’est un sous-produit.
Erik Cooper
Le bonheur peut être la combinaison de ces trois aspects du mot travail, c’est-à-dire pouvoir s’exprimer, tout en étant serviable et pouvoir en vivre. Que pourrions-nous demander de plus ? Cela ressemble déjà un peu plus au paradis, que la vision étroite que j’avais au premier paragraphe.
On peut donc conclure que le bonheur, c’est l’accomplissement et non la paresse ! Car ne nous m’éprenons pas, tout le monde travaille ! À tout moment ! Et aussi longtemps que nous respirons ! Un bébé s’entraîne à marcher et à parler. Un étudiant révise ces leçons. Un employé aspire au moins à garder son poste. Un artisan souhaitera toujours se réinventer. Des migrants chercherons à rester dans leur pays d’adoption… il n’y a pas de fin à cela.
Non seulement le travail est sans fin, mais avez-vous aussi, remarqué qu’il semble toujours plus simple de loin. Évidemment, c’est une illusion.
Je parie que nous avons tous l’habileté de chanter sous la douche, mais dès que l’on devient professionnel de la chanson, il faut entamer des routines inimaginables comme surveiller le pH des aliments que l’on consomme, on redoute la grippe et surtout on apprend à se tenir debout, à s’asseoir et même à respirer.
Ouais !
Qu’en est-il de la vidéo YouTube que j’ai regardée sur le fait d’être un mannequin main. Vous me direz que la compétence de base pour le poste est d’avoir des mains, non ? Et non ! Figurez-vous que le mannequin en question laisse de la crème hydratante grand format dans chaque pièce qu’il entre afin de garder ses mains toujours hydratées. Aussi entre chaque shooting, il garde ses bras tendus au-dessus de sa tête même ci cela dure plus de 10 minutes pour empêcher que ses veines soient trop apparentes sur les shooting suivants.
C’est fou !
Mais c’est précisément ça la beauté du travail ! Prêter attention aux détails et toujours donner le meilleur de soi-même. C’est aussi exactement la raison pour laquelle bien travailler veut dire travailler dur.
Comment travailler ?
Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous voulons faire du bon travail sans trop travailler justement. Nous souhaitons faire le moins d’efforts possible, mais quand même atteindre des sommets.
Adam et Eve le voulaient aussi, et cela causa leur perte, et la nôtre. Ils voulurent travailler aux côtés de Dieu, mais voulaient le faire de leurs propres façons, rendant le fait de travailler, qui était jadis agréable, en quelque chose de laborieux. Le plan pour l’homme avait toujours été de labourer la terre (Genèse 2:5), ce qui en soi n’est déjà pas facile, mais à cause de leur égarement, nous devons tous labourer une terre maudite (Genèse 3:17-19), ce qui rend le travail plus difficile et plutôt désagréable.
Cependant, le problème n’est pas de travailler dur ou pas, mais plutôt sa finalité. Car même si cela me fait mal de l’écrire, travailler dur peut être agréable !
Imaginez un apprenti cuisinier, qui travaille excessivement pour obtenir sa première étoile Michelin, encadré par un chef triplement étoilé qui n’est pas convaincu par toutes ses tentatives d’amélioration. Imaginez maintenant que ce même apprenti cuisinier cuisine pour sa famille et ses amis qui ont toujours cru en lui. La même tâche, mais des buts différents. L’une agréable, l’autre un peu moins.
Avoir une activité, c’est avoir un ministère
Considérer le paradis comme des vacances loin de ce monde ou comme un lieu propice à la paresse est une vision malheureuse alimentée par l’égoïsme. De plus, penser ainsi implique que notre travail sur terre ne compte que pour nous, ici et maintenant, et non pour Dieu qui Lui, demeure dans l’éternité.
Oui, Adam et Eve ont rendu les choses un peu plus compliquées pour nous, mais au moment où je frappe ces mots, Dieu a déjà réconcilié toute chose avec Lui par Jésus (Colossiens 1:19-20), même les œuvres de nos mains.
Rappelez-vous que Dieu nous connaissait bien avant que nous n’existions (Psaumes 139:16), puis Il a créé le monde et maintenant nous voilà. En conclusion, c’est nous qui faisons partie de Son histoire et non l’inverse. C’est pourquoi quel que soit le travail, l’activité, ou l’occupation que nous ayons, qu’elle soit importante ou pas, nous l’avons en Lui (Actes 17:28) et nous devons œuvrer pour sa gloire (Colossiens 3:17).
Quand Dieu travaillait, tout était très bien (Genèse 1:31), pas pour lui, mais pour nous. Il l’a fait pour partager avec nous sa passion pour nous, et avec nous sans rien attendre en retour et sans rien dissimuler. À travers chaque coucher de soleil ou n’importe quelle photo de paysage, nous apprécions Son immense créativité. Il a créé de la valeur en partant du néant et du chaos pour qu’aujourd’hui nous puissions en profiter. Par conséquent, notre travail, nos activités et notre raison d’être, en tant qu’images de Dieu (Genèse 1:26), ne devrait pas uniquement nous profiter à nous, mais également les autres, afin de créer ou d’ajouter de la valeur du néant d’autrui pour qu’ils en profitent.
Comme Dieu, nous avons la capacité d’exercer notre volonté sur la création. Nous refaçonnons le monde chaque jour et de toutes sortes de manières, et nous le faisons tous, même si ce n’est pas reconnu par les médias ou la presse. Nous avons évolué de chasseurs-cueilleurs à voyageurs lunaires. Nous prenons des photos d’endroits plus loin que loin et avons un aperçu des choses plus petites que petit. Oui, nous façonnons le monde, et c’est une bonne chose, car Dieu l’a voulu ainsi. La vraie question est de savoir comment et pourquoi nous le faisons parce que c’est cela qui fait la différence. Et ce choix se fait à titre individuel.
En prenant notre décision, gardons à l’esprit que le monde « se terminera », mais il ne disparaîtra pas. Il sera simplement transcendé aux côtés de nos corps mortels (1 Corinthiens 15 :35-58), de même que nos compétences et tout ce que nous avons fait ici-bas. Le paradis sera une société. Juste mille fois meilleure que celles dans lesquelles nous évoluons aujourd’hui (Apocalypse 21 :2) et, espérons-le, avec les bons vieux visages que nous connaissons.
Désormais lorsque vous vous engagerez dans n’importe quelle besogne, rappelez-vous que vous faites partie d’une histoire beaucoup plus grande que vous et surtout savourez votre labeur, même si nul ne le voit (Colossiens 3:23) parce que votre métier, votre art, vos tâches, vos fonctions ou votre coup de main sont votre chaire. Avec ce que vous faites aujourd’hui, vous contribuez à l’éternité, car c’est l’œuvre du Seigneur que vous accomplissez avant tout, et cela compte (1 Corinthiens 15 :58).
À la prochaine !!